7 ans de calvaire & de violences conjugales
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7 ans de calvaire. C’est la triste vie de Anna.
C’est une nouvelle fois la justice qui est pointée du doigt dans cette affaire.
La victime, que nous appellerons Anna, n’a que 17 ans quand elle rencontre Steven, alors âgé de 31 ans.
En ce qui concerne le bourreau d’Anna, le nom n’est pas modifié.
Ayant posée trop de questions au goût de Steven, concernant un papier sur lequel était noté un numéro accompagné d’un cœur, Anna reçoit une première gifle. C’est à partir de cet instant que le coups seront de plus en plus fréquents & violents.
Entre temps, Anna donne naissance au premier enfant du couple, mais cet heureux évènement n’empêche pas Steven de frapper de plus en plus fréquemment Anna.
Alors qu’elle attend leur deuxième enfant, Steven décide de passer ses nerfs sur la jeune maman.
Gazée à coup de bombe lacrymogène, devant éviter des haches lancées dans les escaliers par Steven, Anna est même contrainte de se rendre à l’enterrement de son oncle, habillée d’une paire de lunettes pour cacher les marques de coups laissées par Steven qui, peu avant ce tragique évènement familial, avait lâchement tabassée Anna avec des lattes de sommier.
Mais Steven ne s’arrête pas là car, dans son élan d’homme puissant, il ira jusqu’à couper le lobe de l’oreille d’Anna à l’aide d’un couteau à pain. 7 ans de calvaire, de violences inouïes.
Pourtant, Anna a demandé plusieurs fois le concours de la force publique car, en 7 ans de calvaire, elle aura déposée une dizaine de plaintes. Néanmoins, et malgré la violence rapportée dans les procès verbaux, 6 d’entres elles auront été classées sans suite.
Fort heureusement, Anna n’en est pas restée là. Au mois de Mai de 2022, elle écrit un courrier au Parquet de Compiègne, narrant le calvaire qu’elle subit depuis maintenant 7 ans, âgée à ce moment de 24 ans.
Des menaces de mort terrifiantes
Dans son courrier adressé au Parquet, Anna raconte une histoire, celle qu’elle vit avec Steven qui, depuis les prémices de leur relation, n’a que de loisir de la passer quasi quotidiennement à tabac.
Il me menaçait qu’il allait me tuer. Il voulait me brûler à l’acide et couler mon corps dans du béton pour qu’on ne me retrouve jamais.
Court extrait de la lettre adressée au Parquet de Compiègne par Anna
Durant leur relation, le « couple » changera fréquemment de logement, sur les directives de Steven, pour le même et unique motif : le voisinage se doutant de quelque chose.
Aujourd’hui, le premier enfant d’Anna appelle son père « Papa méchant » et reproduit malheureusement l’exemple que le bourreau de maman a montré. Il s’en prend violemment à sa petite sœur et est suivi par un psychologue.
Outre les douleurs physiques et morales infligées à Anna, Steven a détruit l’enfance de son fils et sa fille.
7 ans de calvaire mais il n’a rien à dire
Devant le juge, Steven n’en mène pas large, semblant avoir perdu le courage lui permettant de lyncher chaque jour la mère de ses enfants.
Tout est vrai dans ce qu’elle dit, j’ai du mal à m’exprimer à ce sujet. Je regrette simplement ces violences, une grosse erreur de ma part.
Steven devant le juge, à la barre du Tribunal de Grande Instance de Compiègne
Le tribunal n’aura de cesse que de tenter de le mettre face à la violence de ses actes, mais Steven niera l’utilisation d’une quelconque arme, comme le couteau à pain, la bombe lacrymogène ou encore la hache jetée dans les escaliers. La procureure de la République tentera de lui rafraichir la mémoire en lui montrant une photo d’Anna, avec un œil portant les stigmates des coups portés par le prévenu, en vain.
7 ans de calvaire car une enfance difficile
Comme souvent dans les affaires de violences conjugales, l’avocat du prévenu plaidera l’enfance difficile.
Steven est placé dès l’âge de 1 an jusqu’à ses 18 ans. Lâché par le système vers ses 12/13 ans, Steven n’aura connu que la violence verbale et physique, qu’il a reproduit sur Anna. Il n’a pas eu les bases et la chance d’évoluer vers le droit chemin.
Défense de l’avocat de Steven
Pourtant, Steven n’en est pas à son coup d’essai, et la justice a bien tenté de lui tendre la main.
Cette comparution est la 14ème qui apparaît au casier judiciaire de Steven, déjà très largement connu pour des faits de violences.
Une justice à la traîne
Le verdict tombe pour Steven et le soulagement n’est que minime pour Anna qui, pendant 7 longues années, a dû subir les coups du père de ses deux enfants.
Steven est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et est condamné en répression à 4 ans de prison avec mandat de dépôt, dont une année assortie du sursis. Il lui est également interdit de porter une arme quelconque pendant 5 ans, et le sursis est accompagné d’une obligation de soins, et du port d’un bracelet anti rapprochement. Le tribunal n’a pas déchu Steven de ses droits parentaux à l’égard de ses enfants.
Sept années durant lesquelles Anna a dû subir les coups de Steven, 7 années durant lesquelles elle aura déposée une dizaines de plaintes, l’obligeant à rédiger un courrier au parquet de Compiègne. Anna n’aurait pu espérer qu’une sentence plus sévère de la part du Tribunal de Compiègne.
Aujourd’hui, Anna est soulagée car Steven dormira en prison pendant les trois prochaines années, mais il finira par sortir, faisant ressurgir la peur que ce calvaire se reproduise, pour Anna.
Là où un dealeur de drogues peut être condamné à 5, 6 voire 7 ans de prisons, Steven n’écope que de 3 ans d’emprisonnement ferme, alors même qu’il a volé sept années de la vie d’Anna.
Victime ou témoin de violences conjugales, vous devez agir.
Un seul reflex, le 3919.